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Chronologie : le glissement du Yémen vers la crise politique et la guerre

May 04, 2024May 04, 2024

Par l’équipe de Reuters

4 minutes de lecture

(Reuters) - Les parties belligérantes au Yémen n'ont pas réussi à quitter la principale ville portuaire de Hodeidah trois mois après avoir accepté un accord de trêve révolutionnaire mené par l'ONU dans le cadre des efforts visant à mettre fin à une guerre vieille de quatre ans qui a poussé le pays au bord du gouffre. de famine.

Ce qui suit est une chronologie du glissement de ce pays pauvre de la péninsule arabique vers la violence et de la manière dont le conflit s'est développé.

- 1990. Unification du nord et du sud du Yémen pour former un seul État sous la direction du président Ali Abdullah Saleh.

- 1994. Guerre civile dans laquelle Saleh empêche le Sud, irrité par ce qu'il considère comme son statut inférieur, de se séparer du Nord.

- 2003-09. Un groupe Houthi du nord proteste contre la marginalisation de la secte musulmane chiite Zaydi locale et mène six guerres avec les forces de Saleh et une avec l'Arabie saoudite.

- 2011. Les manifestations du Printemps arabe sapent le régime de Saleh, conduisent à des divisions au sein de l'armée et permettent à Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) de s'emparer de pans de territoire à l'est.

- 2012. Saleh démissionne dans le cadre d'un plan de transition politique soutenu par les États du Golfe. Abd-Rabbu Mansour Hadi devient président par intérim et supervise un « dialogue national » pour rédiger une constitution fédérale plus inclusive.

- 2013. AQPA survit aux assauts militaires et aux frappes de drones, organisant des attaques à travers le pays tout en conservant une présence persistante. Saleh et ses alliés sapent la transition politique.

- 2014. Les Houthis avancent rapidement vers le sud depuis Saadeh et s'emparent de Sanaa le 21 septembre avec l'aide de Saleh. Ils réclament une part du pouvoir.

- 2015. Hadi tente d'annoncer une nouvelle constitution fédérale à laquelle s'opposent les Houthis et Saleh, alignés sur l'Iran, qui l'arrêtent. Il s'échappe, poursuivi par les Houthis, déclenchant en mars l'intervention saoudienne aux côtés d'une coalition militaire arabe rassemblée à la hâte.

Quelques mois plus tard, la coalition, visant à restaurer le gouvernement déchu de Hadi, chasse les loyalistes Houthis et Saleh d'Aden, dans le sud du Yémen, et de Marib, au nord-est de Sanaa, mais les lignes de front se solidifient, créant des années d'impasse.

- 2016. AQPA profite du chaos pour établir un mini-État autour de Moukalla, dans l'est du Yémen, faisant craindre que la guerre ne conduise à une nouvelle recrudescence des activités jihadistes. Les Émirats arabes unis soutiennent les forces locales dans une bataille qui mettra fin au règne du groupe là-bas.

La faim augmente à mesure que la coalition impose un blocus partiel au Yémen, accusant l'Iran de faire passer clandestinement des missiles aux Houthis via Hodeidah parallèlement aux importations de nourriture, ce qu'elle nie.

Les frappes aériennes de la coalition qui tuent des civils suscitent des avertissements de la part des groupes de défense des droits, mais le soutien occidental à la campagne militaire se poursuit.

- 2017. Les Houthis lancent un nombre croissant de missiles en profondeur en Arabie Saoudite, notamment à Riyad. Voyant une opportunité de reprendre le pouvoir pour sa famille en renonçant à ses alliés Houthis, Saleh change de camp, mais est tué en tentant de leur échapper.

Des frictions se développent également entre les combattants d’Aden soutenus par l’Arabie saoudite et ceux soutenus par ses partenaires de la coalition émiratie.

- 2018. Les forces soutenues par la coalition, dont certaines arborent le drapeau séparatiste du Sud, avancent le long des côtes de la mer Rouge contre les Houthis, dans le but de prendre le port de Hodeidah. Hodeidah gère la majeure partie des importations commerciales et humanitaires du Yémen et joue un rôle essentiel pour nourrir les 30 millions d'habitants.

Une impasse militaire s’ensuit : les Houthis contrôlent le port et les forces yéménites soutenues par la coalition se rassemblent à la périphérie.

Il s'agit de la première avancée majeure dans les efforts de paix, les parties belligérantes se sont mises d'accord lors des négociations de décembre en Suède, les premières en deux ans, sur un cessez-le-feu et le retrait des troupes de Hodeidah. Les travaux sur un échange de prisonniers commencent également.

-2019. La trêve de Stockholm sur Hodeidah tient largement, mais le retrait ne s'est pas encore concrétisé dans un contexte de profonde méfiance entre le mouvement Houthi, qui contrôle Hodeidah, et la coalition dirigée par l'Arabie saoudite et massée à sa périphérie. La violence continue dans certaines parties du Yémen en dehors de Hodeidah.

Pour un essai illustré sur la faim au Yémen, cliquez sur reut.rs/2Y7lBtz